Dans une Crèche

 « Vous trouverez un nouveau-né, enveloppé de langes et couché dans une crèche » C’est le signe que les anges donnent aux bergers pour qu’ils puissent reconnaître le Christ Seigneur qui vient de naître.

Jésus, Fils du Très-haut vient dans le monde en toute discrétion et humilité pour manifester l’amour du Père. Avec lui le ciel pénètre la terre. La terre tressaille de joie en accueillant le très grand qui se fait tout petit pour aimer à la mesure de chaque homme. Humblement, sans bruit, il reçoit son nom, son identité, son visage, son regard de Marie, sa mère : Jésus-Emmanuel, Dieu avec nous. La profondeur de son engagement a mobilisé des anges qui sont allés annoncer la Bonne nouvelle. L’amour invisible s’est rendu visible, il s’est laissé toucher par les bergers. Il se laisse caresser par des mains maternelles. Il accepte la nudité l’abandon entre les mains des hommes. Lui le maitre du temps et des saisons accepte de vivre au jour le jour et d’apprendre la patience du semeur. Lui qui connait le nombre des étoiles accepte de se faire recenser chez les hommes.

Dieu vient en Jésus manifester la grandeur de son amour dans le service et la petitesse. Lui que rien ne peut contenir se fait petit enfant. Lui que seul l’Esprit nous fait approcher se fait tout proche de nous. Il nous fait découvrir que l’amour infini habite chacun de nos cœurs qu’il est source de nos vies, de nos désirs et de nos espérances, de notre bienveillance, de notre compassion et de notre justice.

En nous envoyant son Fils, le Père nous partage également son amour infini pour que nous puissions l’aimer comme lui. Jésus de son berceau fait fondre toutes les carapaces les dures. La tendresse et la douceur envahissent les cœurs et les regards. L’enfant de Bethléem est un don merveilleux de l’amour du Père, il est source d’une joie sans mesure. Dieu nous aime jusqu’à vouloir partager  l’intimité de notre vie en acceptant aussi les limites  et les souffrances de notre corps.

Marie déposa son enfant dans une mangeoire, une crèche. Bethléem, veut dire la maison du pain… A La dernière Cène Jésus nous laisse en mémorial son corps sous la forme du pain.

La naissance de Jésus peut donc être considérée comme une nourriture qui vient entretenir en nous la tendresse et la douceur, le don et le pardon, la bonté et la beauté. Avec Marie et Joseph, les bergers, les mages, les disciples, nous pouvons accueillir cette présence qui vient éveiller en nous un amour toujours renaissant pour que nous sachions admirer le coté lumineux de toute vie et de toute chose et tout événement qui ne cessent de nous murmurer  et de nous dévoiler la bonté de Dieu. Nous pouvons y puiser la patience du détail, du petit pour que toutes les miettes de notre vie se rassemblent et se retrouvent dans le visage du Christ en nous.

Dieu est là et nous attend pour que nous le mettions au monde : « Nous sommes ses mères lorsque nous le portons dans notre cœur et dans notre conscience, et que nous l’enfantons par nos bonnes actions, qui doivent être pour autrui une lumière et un exemple. » (Letfid 53) Jésus vient au monde sans rien, il ne s’impose pas. Il nous invite à devenir son berceau. Avec douceur laissons-le prendre toute sa place et qu’il devienne une présence qui engage tout notre être dans un chemin de service en s’inspirant de Marie.

Noël c’est le monde à l’envers. Nous désirons rejoindre l’éternité de Dieu et en réalité c’est lui qui vient partager en nous avec nous notre temps limité, nos fragilités, nos pauvretés.

La Parole se fait chair, l’amour se fait service, la grandeur se fait humilité, la toute-puissance se fait obéissance, la lumière se fait étoile dans la nuit, le ciel se fait crèche, le don se fait pardon, le Fils de Dieu se fait pain, L’invisible se fait visage, la vie éternelle se fait naissance…

Gloire à Dieu, bonne nouvelle pour tous les hommes, l’amour créateur du père vient naître et renaître sans cesse au cœur de notre vie.

Fr Jo Coz

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