Mettons notre espérance en jésus

Mettons notre espérance en Jésus

            Au début de sa conversion, François priait le Christ de st Damien de lui donner « une foi droite, une espérance solide et une parfait charité ». En regardant sa vie, nous pouvons dire que Jésus l’a comblé généreusement. Sa foi, son espérance et son amour se sont renforcé mutuellement jusqu’à son dernier souffle.

Vivons d’espérance comme nous y a invité le pape François. Dans l’évangile Jésus nous est présenté comme un roc sur lequel nous pouvons nous appuyer, il est notre sécurité. Sa Parole est sûre et nous ouvre un chemin balisé par l’amour qu’il nous donne chaque jour. En le suivant nous savons vers où nous allons. Sa mort et sa résurrection nous ouvrent un avenir auprès de lui. C’est notre espérance. L’évangile nous montre comment Jésus manifestait son espérance à des personnes enfermées dans des projets sans avenir, la Samaritaine, Zachée, la femme adultère, le Bon larron… à chacun le regard et la parole de Jésus révèlent un nouvel avenir plein de confiance et d’espérance enraciné dans l’Amour vivant qu’ils avaient rencontré.

Cet avenir plein de douceur et de lumière en Dieu n’est pas un rêve illusoire. Il se concrétise par l’espérance qui vient vers nous et nous permet de saisir qu’il est déjà à l’œuvre à travers de petits gestes qui nous montre que l’amour est plus fort que tout. L’espérance nous fait lutter contre le mal sous toutes ses formes et contempler le monde avec les yeux de Dieu notre Père, en regardant chaque personne avec bonté et bienveillance et en décelant les richesses dont elle est porteuse par la grâce de l’Esprit. Nous savons que Dieu est fidèle et qu’il nous donne son amour sans condition. L’espérance nous permet de regarder l’avenir en comptant sur lui en sachant que son amour ne variera pas. C’est une force qui nous est donnée gratuitement et qui nous permet de lutter contre tous les découragements, les désillusions, les souffrances, les échecs en misant sur la bonté indéfectible du Père qui ne veut que notre bonheur. Si nous sommes dans la pesanteur d’un présent, peut-être angoissant, nous sommes aussi déjà dans l’éternité d’amour avec Jésus et son Esprit qui nous donne la force pour tenir malgré les souffrances et les errances d’aujourd’hui !

L’espérance enracinée dans le cœur de Dieu nous provoque à réagir face à toutes les compromissions temporelles, aux injustices infamantes, aux pouvoirs écrasants, aux pauvretés dégradantes. Elle nous fait lutter contre les tentations de protéger nos privilèges, nos plaisirs égoïstes, nos ambitions dominatrices… il nous est, sans doute, difficile de changer les situations où nous baignons mais l’espérance nous permet de développer une patience, une constance, une confiance qui nous soutiennent dans nos évolutions difficiles. L’espérance nous fait résister aux vents contraires qui nous poussent vers le pessimisme, la violence, la désinformation, la désintégration de la conscience morale et garder le cœur tourné vers la croix qui nous sauve. « Les chrétiens n’ont pas à servir l’huma­nité pour que le monde demeure ce qu’il est, mais pour qu’il change et devienne ce qui est promis[1]».

St François avait reçu de Dieu « une espérance solide » qui avait envahi tout son être et qui rayonnait à travers son regard et ses engagements. Quand il va, désarmé à la rencontre du loup de Gubbio, il ne va pas, inconscient et naïf, affronter un ennemi enragé, au contraire, il a le cœur plein de confiance et dès qu’il s’en approche, il l’appelle « frère loup » en le considérant comme une créature voulue par Dieu, capable de se convertir comme lui François avait changé sa vie. Traiter en frère le loup de Gubbio ne va pas de soi ; pour l’aborder ainsi, un coeur pur, don de Dieu, est nécessaire. Son regard inspiré de celui du créateur qui donne à chacun une vie bonne, est compréhensif à l’égard du loup devenu violent à cause de sa faim. Mais il lui propose de changer de vie et de faire confiance aux habitants de la ville qui s’engagent à le nourrir. L’espérance du monde réside dans la fraternité ! François a saisi, sous l’inspiration divine, avec une éton­nante acuité, le mystère du frère. Cette intuition fondamentale il l’a exprimée dans son attitude si extraordinairement fraternelle envers toute créature de Dieu, ce qui va faire surgir une forme de vie nouvelle centrée sur la fraternité. L’espérance d’un monde fraternel, Jésus l’a incarnée, lui, le Fils envoyé par le Père pour que nous devenions tous ce que nous sommes réellement : des enfants du Père qui est aux cieux, et donc des frères et des sœurs appelés à vivre ensemble dans la confiance.

L’espérance ne déçoit pas comme nous l’a rappelé le pape François. Mettons notre espérance en Jésus et notre cœur sera dans la joie.

Fr Jo C