Une confiance solide

La confiance est une nécessité dans nos vies, mais combien fragile. Les évènements économiques et politiques peuvent apporter leur lot de réactions pessimistes et inspirer des impressions catastrophistes. Nos médias insistent souvent sur la violence et les dysfonctionnements de notre société. Les scandales qui mettent en avant les malhonnêtetés et les malversations mettent à mal la confiance et font apparaitre des réactions de méfiance qui colorent le climat relationnel.

Et pourtant ? La confiance nous est aussi vitale que l’air et le pain. Toutes nos relations ne peuvent s’épanouir que dans la clarté et la vérité. La confiance nous ouvre un chemin de vie qui permet de croire en l’avenir, de croire dans les autres et en nous-mêmes. Elle invite à la croissance et à la liberté.

Devant le mal, elle continue de croire en la bonté plus forte que tout ce qui voudrait la déstabiliser. Dans la complexité des relations elle parie sur la rectitude et la bonne volonté de chacun. Elle permet de traverser toutes les insécurités en gardant le souci de la vie, la mienne et celle des autres.

La confiance suscite et soutient l’espérance qui invite à regarder l’avenir sans crainte. Elle permet à la vie de s’épanouir dans toute son ardeur et toutes ses potentialités. Elle favorise toutes les créativités et toutes les expressions et elle autorise chaque personne à croire en elle-même et en ses capacités personnelles qui permettent tous les dépassements et toutes les prises de responsabilité. Elle donne courage pour agir sur le présent quelque fois pénible. Perdre la confiance c’est faire l’expérience de la mort et la retrouver c’est ressusciter, libérer la vie.

Cette confiance s’enracine dans la confiance que Dieu manifeste en la vie qu’il donne à chacun. Elle est appel à la foi, à la fidélité. Cette confiance divine est constante et se manifeste par toutes les alliances que Dieu a voulu révéler aux hommes. Elle est le rocher sur lequel nous pouvons construire notre vie et tous nos engagements ; Elle rend possible nos conversions.

La confiance ouvre les yeux sur des réalités invisibles. Elle ouvre notre cœur et notre esprit pour accueillir la révélation de la Résurrection et dépasser les apparences. Comme les disciples d’Emmaüs il nous arrive sans doute d’avoir les yeux aveuglés et de ne pas reconnaître Dieu présent à nos cotés. La Parole de Jésus et les signes qu’il nous a laissé viennent renouveler chaque jour notre confiance et nous permettre de traverser les difficultés passagères.

C’est dans cette mouvance que François nous a laissé le Cantique des créatures. Il le compose alors qu’il souffre dans tout son corps, qu’il est quasiment aveugle. Mais tout son être est illuminé de l’intérieur par celui qui est son soleil. Avec lui nous pouvons à notre tour fraterniser avec toute la création qui rayonne la bonté de Dieu et qui ne cesse de chanter ses louanges.

Avec lui laissons notre cœur chanter la grandeur, la bonté et la douceur de Dieu Notre Père. En retour notre confiance en lui s’affermira et nous permettra de regarder le monde et les personnes que nous rencontrons avec une simplicité lumineuse et une confiance solide.

Frère Jo Coz

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