Mettre sa volonté dans celle du Seigneur

« Non pas ma volonté, mais la tienne… » Jésus nous dévoile au cours de sa passion une facette importante de sa relation avec son Père. Il ne vit pas sa mission en autonomie, mais en communion totale avec son Père et l’Esprit. Tout ce qu’il vit, dit, fait est en totale adéquation avec le Père. Quand il apprend à ses disciples à prier, il leur apprend le « Notre Père » où il nous dit ce qui le guide dans sa mission. « Que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel… »

Nous pouvons nous demander comment s’accomplit la volonté du Père au ciel. Loin du péché et de toutes les limites humaines nous pouvons penser que tout s’y passe sous les couleurs de l’amour infini. Chaque être est porté, dilaté, transfiguré par cet amour où il n’y plus trace de crainte ni d’imperfection. L’amour rayonne de chacun et réjouit toute la foule céleste, tout est ouverture et communion.

La volonté du Père c’est la vie donnée à profusion. Jésus dans son incarnation nous découvre que Dieu ne veut pas la souffrance ni la mort pour l’homme. Il nous apprend comment assumer les limites, la souffrance et la mort pour que la vie l’emporte dans la foi l’espérance et l’amour. La volonté de Dieu est volonté de vie jusque dans la mort qu’il surmonte et dépasse dans la résurrection. Aimer Dieu c’est donc aimer la vie, dépasser tout ce qui voudrait la détruire.

Dieu nous laisse libre, mais son désir est que nous choisissions ce qui nous rend plus humain les uns avec les autres. Celui qui choisit de vivre plus bienveillant, plus bienfaisant, plus miséricordieux coïncide avec le désir de Dieu. Il souhaite que chaque personne, pleine de bonne volonté, de volonté d’amour, vive proche de ses contemporains et des réalités concrètes apportées par la vie.

Jésus a choisi de donner sa vie pour que nous puissions vivre. Il nous donne son amour pour que notre vie puisse porter du fruit, un fruit qui demeure et qui traverse toutes nos limites. Il éveille notre cœur pour que nous puissions ouvrir notre cœur et accueillir son amour paternel et fraternel.

François dans sa paraphrase du Notre Père nous précise comment il s’efforçait d’accomplir la volonté de Dieu. Pour lui faire la volonté de Dieu c’est aimer de tout le dynamisme et de toutes les énergies de son être celui qui est la source même de notre vie. C’est rendre grâce à Dieu pour la vie reçue sous toutes ses formes. C’est vivre tourné vers le Père en dirigeant vers lui toute notre attention et nos sentiments, en mobilisant les forces de notre corps et de notre âme au service de cet amour.

Mais aimer Dieu c’est aussi partager humblement et simplement tout ce qu’il nous donne avec les hommes qui nous entourent, c’est prendre en compte tous ceux que nous côtoyons tous les jours : « Que nous aimions nos proches comme nous-mêmes : en les attirant tous à ton amour selon notre pouvoir, en partageant leur bonheur comme s’il était le nôtre, en les aidant à supporter leurs malheurs, en ne leur faisant nulle offense. » L’amour du prochain passe avant tout le reste. Il est le sel précieux qui donne du goût à la vie, il doit tendre à être inconditionnel, gratuit, sans limites ni sélection… Il faut toute une vie pour apprendre à ajuster sa vie, à être attentif, attentionné, prévenant, bienveillant, libre d’égal à égal. Répondre à nos désirs véritables, désir de vie, de relations, de communion c’est exprimer en même temps de désir de Dieu qui désire se donner à nous autant qu’il le peut.

François va s’efforcer toute sa vie de mettre sa volonté dans celle de Dieu. Pour cela il passera beaucoup de temps dans le silence et la solitude pour écouter, méditer, contempler la Parole de vie et ensuite la laisser modeler sa vie. Avec beaucoup d’amour il mettra ses pas dans ceux de Jésus, allant porter la paix de ville en ville. Son désir rejoignait celui de Jésus, aimer jusqu’à en souffrir, en assumant tous les imprévus du chemin.

Faire la volonté de Dieu c’est devenir un vivant ouvert à toutes les rencontres, n’ayant pas d’autres désirs que de faire rayonner l’amour, de réveiller l’amour qui attend en et dans les autres pour produire des fruits de douceur, de confiance, de joie de cœur en cœur…

Père, que ta volonté soit faite en moi.

Fr Jo Coz

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