Lazare était mort depuis déjà trois jours quand Jésus est arrivé. Et à ses sœurs, Marthe et Marie, Jésus dit des paroles qui sont restées imprimées pour toujours dans la mémoire de la communauté chrétienne : « Je suis la résurrection et la vie, qui croit en moi, même s’il meurt, vivra ; qui vit et croit en moi ne mourra pas à jamais » (Jean 11,25).

Ces paroles ont guidées l’expérience de foi des chrétiens depuis la révélation du matin de Pâques. En les accueillant au plus profond de notre cœur elles nous font croire que celui qui met sa confiance en Jésus et suit ses paroles verra sa vie transformée après sa mort en une vie définitivement nouvelle, belle et immortelle. Nos corps seront transformés à l’image de celui de Jésus en corps glorieux, débarrassé de toutes les limites terrestres et de toutes les déformations liées à la souffrance et au péché. En ressuscitant au matin de Pâques, Jésus à semé en nous une espérance plus forte que la fuite du temps. La vie nous est donnée pour toujours !

La force de l’Esprit Saint, qui a ressuscité Jésus, nous ressuscitera aussi en union avec lui. Il est le premier ressuscité d’une multitude d’hommes et de femmes à qui il ouvre un chemin sûr. En communion d’amour avec son Père, il est venu nous chercher pour que nous puissions vivre dans cet amour qui nous a créé et par et pour lequel nous sommes vivants. Il nous attend auprès du Père, prêt à accueillir chacun comme il avait accueilli le bandit crucifié à ses cotés !

Devant la tombe scellée, Jésus « a crié d’une voix forte : Lazare, sors dehors ! Le mort est sorti, debout, les pieds et les mains liées par les bandages, le visage enveloppé d’un suaire » (vv. 43-44).»

« Ce cri péremptoire s’adresse à tout homme, parce que nous sommes tous marqués par la mort. C’est la voix de celui qui est le maître de la vie et qui veut que tous « nous l’ayons en abondance » (Jean 10,10). Le Christ ne se résigne pas aux tombeaux que nous nous sommes construits par nos choix de mal et de mort. Lui, il nous invite, quasiment, il nous ordonne, de sortir du tombeau où nos péchés nous ont ensevelis. Il nous appelle avec insistance à sortir des ténèbres de la prison dans laquelle nous nous sommes enfermés, en nous contentant d’une vie fausse, égoïste, médiocre. » (catéchèse du Pape François, 6/04/14)

« Sors dehors ! » Laissons-nous prendre par ces paroles que Jésus répète aujourd’hui à chacun de nous. Laissons-nous libérer des « bandages » de l’égoïsme qui avec l’orgueil nous enferme, nous rend esclaves de nous-mêmes, esclaves de tant d’idoles, de la richesse de la possession multiforme et de tant d’autres choses illusoires. La vie reçue de Dieu est résistante !

Cette invitation à sortir du tombeau à venir à la lumière, à la vie éclaire l’importance de la foi en la Parole de Dieu. Si j’accepte de la mettre en pratique la vie resurgit là où elle semblait disparue. Jésus est le maître de la vie et de la mort. En écoutant la parole de vie, en mettant notre confiance en lui, en mettant en œuvre son enseignement, en aimant comme il nous le suggère à tout instant, la vie grandit en nous, élargit notre cœur et ouvre notre avenir.

A chaque fois que l’amour ouvre notre regard, notre intelligence et notre cœur pour regarder les hommes comme des frères, accueillir les événements comme des signes Dieu, notre résurrection commence. L’amour nous met et nous remet sans cesse en marche, debout, pour aller vers le Père. L’amour révèle notre vrai visage, celui qui ressemble à Dieu, et fait tomber les masques que nous nous sommes construits en nous centrant sur nous mêmes. L’amour qui donne et pardonne, compatit et rend service nous fait deviner l’éternité déjà là.

La bonté de Dieu qu’exprime Jésus en redonnant vie à Lazare vient renforcer notre foi et notre confiance en la miséricorde infinie du Père qui nous a donné son amour non pas pour un temps limité mais pour toujours et pour que petit à petit il transfigure notre vie !

Frère Jo Coz