Devenons ce que nous contemplons

​« Qui me voit, voit le Père… » Jésus, le Fils, contemple l’amour infini de son Père depuis toute éternité et rayonne de ce même amour jusque dans son incarnation. Son amour infini pour lui est tellement entier qu’il ne cesse de le manifester et d’accomplir sa volonté !

​En nous faisant contempler et admirer l’humanité grandiose de Jésus, l’Esprit-Saint nous révèle la source, la bonté sans mesure de Dieu qui dépasse toutes nos limites. Il nous dévoile l’amour infini qui habite le cœur de Jésus et la relation intime qui l’unit à son Père. Il nous fait découvrir dans la splendeur de son humanité l’image rayonnante du Père.

​C’est dans ce mouvement d’amour échangé que nous pouvons nous-mêmes deviner celui ou celle que nous sommes selon le cœur de Dieu. L’Esprit réveille en nous son image. En contemplant le visage de Jésus, notre être profond s’ouvre pour admirer et nous laisser inspirer… Petit à petit nous devenons celui que nous contemplons, libéré de nos égoïsmes et de nos étroitesses. La bonté du Père et du Fils finit par nous ouvrir à une plus grande humanité, à désirer et à expérimenter nous-mêmes cette bonté. Notre regard sur le monde, sur les hommes, nos jugements, nos sentiments se transforment dans le rayonnement du témoignage incarné de Jésus. L’image de Dieu, en grandissant en nous, nous conduit à une expérience de la communion avec Jésus et avec les hommes accueillis comme des frères.

​Si dans le visage de Jésus nous contemplons, tous les jours, l’amour, la paix, la simplicité, la compassion, le pardon, alors petit à petit nous pourrons entrer avec lui dans l’intimité de son Père. C’est dans ce mouvement que Jésus nous invite à le rejoindre en priant avec lui le « Notre Père » !

​St François a dû passer des heures et des heures à contempler le visage du Christ dans la petite chapelle de st Damien et Ste Claire en fit autant à tel point qu’elle considérait le visage de Jésus comme un miroir dans lequel elle se reconnaissait. Là devant les bras ouverts du Christ en croix mais vivant, ressuscité, ils ont contemplés longuement l’amour accueillant et bienveillant de Jésus. Comme tous les personnages représentés à ses pieds, ils ont appris la confiance et la compassion, et ont été enveloppés de sa lumière.

​François en montant à l’Alverne désirait participer de plus en plus à l’amour dont Jésus aimait les hommes et expérimenter dans son corps un peu de la souffrance qu’il avait supporté par amour pour les hommes. Sa prière et sa contemplation furent si intenses que le feu de l’amour incarné de Jésus envahit tout son être jusqu’à y imprimer les signes du don de sa vie. Comme St Paul il pouvait dire : « ce n’est plus moi qui vit c’est le Christ qui vit en moi ».

​Ceux qui le rencontraient devinaient sur son visage la lumière resplendissante de Jésus. Par ses attentions fraternelles, il dévoilait la bonté accueillante de Jésus. Par sa pauvreté et son humilité il faisait voir celle de Jésus, et par son attention maternelle aux malades il manifestait le cœur du Christ. Dans sa louange rayonnait l’amour sans mesure de Jésus pour son Père. Dans son service des lépreux il exprimait la douceur enveloppante de Dieu. Dans sa joie parfaite se reconnaissait l’immense amour du Sauveur donnant sa vie pour la vie des hommes. Dans ses stigmates se manifestait la reconnaissance et la gratitude de Dieu.

​Contemplons Jésus sans cesse, pour que, à la manière de François, notre ressemblance à Dieu se révèle de plus en plus clairement. Sans nous lasser, contemplons amoureusement le regard de Jésus tout resplendissant de lumière, que nous puissions reconnaître sa présence au plus intime de notre cœur et de nos désirs, comme notre trésor le plus précieux.

​L’amour qu’il nous donne pour que nous redonnions est le socle de notre vie et le sens de la mission qu’il nous a confiée : poursuivre l’incarnation de l’amour créateur source transformante de tout regard fraternel !

frère Jo

Permalink

Comments are closed.