De la Désolation à la Consolation

Cleophas et son ami(e) descendaient de Jérusalem vers Emmaüs. Ils étaient tout tristes, le visage sombre. Ils venaient de vivre des moments choquants : celui en qui ils avaient mis leur espoir avait été crucifié et il était mort. Ils s’en retournaient chez eux complètement désolés et abattus ! Le monde s’était comme obscurci. Ils en voulaient sans doute à ceux qui l’avaient arrêté et condamné. Le découragement les empêchait de voir autre chose. Jésus les rejoint et leur fait découvrir petit à petit sa vraie identité. Au fur et à mesure du chemin leur cœur se réchauffait. Ils se sentaient bien auprès de cet homme à tel point qu’ils le retiennent le soir pour rester avec eux. Au cours du repas Jésus fait le signe de la fraction du pain qui leur ouvre enfin les yeux et le cœur, ils en sont complètement chamboulés, consolés : Jésus est vivant, il est vraiment ressuscité ! Aussitôt ils retournent à Jérusalem, transformés, pour partager leur joie.

Cet épisode éclaire sans doute quelques aspects de nos vies. Nous traversons tous des moments difficiles, des échecs, des doutes, des situations angoissantes, des souffrances, des deuils, des solitudes, des divisions, nous entendons ou nous lisons des échos de violences, de catastrophes, d’attitudes irrespectueuses et égoïstes, de corruptions… Tout cela peut nous amener à tout voir en noir, à devenir pessimiste sur le monde et les hommes, à devenir amer et critique. Notre foi peut en être ébranlée. On ne voit plus les signes de Dieu. Notre espérance part en morceau… C’est la désolation comme après une grosse tornade.

 Jésus dans l’évangile a rencontré tout au long de son chemin beaucoup d’hommes et de femmes désolés, écrasés par les infirmités, la lèpre, le mépris, les échecs. Il aurait lui-même pu être découragé par toute l’incompréhension et l’hostilité auxquelles il se heurtait… Mais il ne se laisse pas démonté par ces réalités. De tout son être rayonne la bonté du Père, l’amour indulgent, la compassion attirante, la pardon qui redonne le goût de la vie. Oui vraiment Jésus se révèle à nous comme la bonté infinie du Père que rien ne peut entamer. Sa présence est source de consolation, don de joie, de lumière et de paix. Il va au devant des personnes en détresse, il délivre, il guérit, libère, remet debout, fortifie… Jésus est notre Consolation.

 Auprès de Jésus, chacun pouvait exister et découvrir qu’il était aimé comme il était et nous le sommes aujourd’hui tel que nous sommes : Consolation !

Auprès de Jésus chacun trouvait sa place. Il n’y avait pas de hiérarchie, les petits étaient considérés comme les plus grands, les derniers recevaient la première place, les derniers arrivés recevaient autant que les premiers, les pécheurs ne se sentaient pas intimidés et se mettaient à changer de vie, à aimer : Consolation !

Auprès de Jésus l’étranger était accueilli et même donné en exemple, les dissidents samaritains admirés pour leur générosité : Consolation !

Auprès de Jésus les brigands trouvaient le chemin de la conversion et du paradis : Consolation !

Auprès de Jésus les disciples trouvaient appui et sagesse. Ils apprenaient même à prier Dieu comme Notre Père, ils découvraient la joie du pardon : Consolation !

 Avant de disparaitre aux yeux de ses disciples. Jésus les a consolés en leur disant qu’il ne les abandonnerait pas mais qu’il resterait avec eux jusqu’à la fin des temps et leur enverrai son Esprit consolateur. Pour qu’à notre tour nous puissions vivre à la manière de Jésus.

Avec lui nous découvrons de que Dieu est notre Père tout proche de nous, qu’il demeure en nous et qu’il nous fait frère de Jésus : Consolation !

Avec lui nous pouvons participer à l’amour échangé entre le Père et le Fils et le partager à notre tour autour de nous : Consolation

Avec lui nous pouvons accueillir la Parole et le Pain de vie, nourriture de chaque jour pour que nous puissions suivre « le chemin, la Vérité et la Vie : Consolation

 François a comme tout le monde expérimenté la désolation : en prison à Pérouse, dans la maladie. Il s’est délecté dans la vie confortable de bourgeois riche qui regardait les pauvres de haut. Il avait horreur des lépreux. Il désirait devenir un grand héros chevaleresque par la force des armes. Il s’occupait plus de lui-même que de Dieu : Désolation

Mais La Parole de Dieu va le saisir : qui vaut-il mieux servir le maitre ou le serviteur ? Seigneur que veux que je fasse ? Va et reconstruit mon église, Va porter la paix aux hommes… « Voilà ce que je veux et ce que je désire accomplir de toute mon âme » : Consolation !

« Le Seigneur me conduisit parmi les lépreux mon amertume se changea en douceur, le Seigneur me donna des frères pour partager une vie simple et pauvre selon l’évangile » : Consolation !

François voulait suivre Jésus de tout son cœur et de toutes ses forces, il voulait expérimenter, humblement, l’amour de Jésus pour les hommes, et la souffrance qu’il accepta de subir pour cela. Son cœur et son corps se mirent à rayonner de la présence de Jésus : Consolation !

Sa louange invitait toute la création à chanter la bonté de Dieu, les oiseaux se rassemblèrent pour accompagner sa prière : Consolation !

 Loué sois-tu Seigneur toi qui nous permet de traverser nos moments de désolation et de doute pour accueillir avec ton Esprit Consolateur la Joie de te suivre.

 Fr Jo Coz

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